Le temps sur nos téléphones et les réseaux sociaux sont la marque de notre époque. Et si les Français souffraient d’isolement ? La solitude des Français est étudiée chaque année par la Fondation de France ; la dernière vague a été publiée en novembre 2021. Elle met en évidence une augmentation de l’isolement, accélérée par la pandémie.
14+10= 24% de la population isolée
Avant covid, en janvier 2020, 14% de la population française était en situation d’isolement relationnel, c’est-à-dire que cette partie de nos concitoyens n’avait eu aucune ou uniquement de très rares rencontres physiques avec des membres de leur famille, des amis, voisins, collègues de travail ou via des activités associatives.
Cette situation d’isolement relationnel est en progression depuis des années puisque les principaux réseaux (amical, voisinage, associatif) évoluaient dans ce sens depuis 2016.
Les mesures prises pour endiguer la pandémie ont eu un effet très néfaste sur notre tissu social, puisqu’en 2021 ce chiffre a bondi de 10 points, montant à 24% de la population en situation d’isolement relationnel ; cette hausse est généralisée à tous les segments de la population. Toutefois, l’isolement est plus marqué chez les personnes ayant des revenus faibles, les employés, les personnes au foyer ou les 25-39 ans.
Plus du quart des parents sans aucun lien social
Les médias ont beaucoup parlé fin 2021 de l’isolement des étudiants, de leur réclusion dans leurs chambres de bonne, leur résidence universitaire ou leur retour chez les parents, loin des amphithéâtres et de la vie sociale nécessaire à cet âge.
Toutefois les classes d’âges qui sont les plus isolées sont les 25-39 ans et les 40-59 ans, avec respectivement 27 et 28% d’isolés. Plus du quart de cette tranche d’âge n’a pas de relation sociale ! La plus grosse évolution concerne les 25-39 ans avec une évolution de 13 à 27% de la population isolée.
Ce sont donc les tranches d’âges des parents qui sont le plus impactées par cette situation. Ce sont les femmes qui sont les plus concernées puisque 14% des hommes pour 26% des femmes se déclarent isolés.
On peut d’ailleurs rapprocher ce résultat de l’étude publié par l’Insee en mars 2022 sur les familles monoparentales : 25% des familles françaises sont monoparentales et les enfants sont confiés dans 85% des cas à leurs mères. Ces séparations et cette absence de répit pour le parent en charge des enfants contribuent à cet isolement.
La qualité du tissu social a souffert
Pendant la pandémie, les ménages justifiaient la diminution de leur vie sociale essentiellement par des raisons civiques et solidaires (davantage que par peur personnelle ou contrainte). Les conséquences de la distanciation sociale ont été une forte fragilisation du tissu social. La qualité du tissu social a été fortement affectée sur différents plans :
- Les réseaux de soutien interpersonnel ont été déstabilisés : la fréquence des contacts avec des réseaux de soutien traditionnellement forts, comme la famille et les amis a le plus chuté tandis que les contacts avec les voisins ont été davantage préservés. Avec la diminution de la fréquence des liens, la qualité des liens s’est dégradée, fragilisant la possibilité de trouver un appui en cas de difficultés.
- La sociabilité des ménages s’est repliée sur un nombre restreint de sphères sociales. Or la diversité des réseaux est un facteur de mixité et d’ouverture à des personnes aux opinions et modes de vie différents. Ceci peut engendrer des effets négatifs sur la cohésion sociale.
Toutes les classes de revenus sont impactées
L’affaiblissement du tissu social n’est pas nouveau, mais il a été accéléré par les mesures sanitaires. Il est aussi transverse aux classes de revenus et la pandémie a rapproché les classes moyennes supérieures des classes moyennes inférieures et des faibles revenus. (24, 25 et 27% d’isolement). Seuls les hauts revenus tirent leur épingle du jeu, avec un taux d’isolement restant nettement plus faible (17%) mais une évolution similaire.
Les amis sont le premier recours après la famille
Les confinements, couvre-feux et règles de distanciation sociale ont bouleversé les relations interpersonnelles des ménages. Chacun a dû composer avec ses propres peurs, les contraintes réglementaires, son sens civique, sa confiance dans les décisions des pouvoirs publics et dans la science et opérer des arbitrages.
L’étude montre que la période a amplifié les écarts quant à la fréquence et à la qualité des liens. La crise a, pour certains, resserré les liens sociaux (solidarité, prise de nouvelles plus régulières) avec un cercle restreint de relations. Dans le même temps, pour les publics les plus modestes (faibles revenus, non diplômés, employés ou personnes au foyer), elle a affaibli les réseaux (moins de contacts de visu et plus souvent une dégradation de la qualité des liens).
Les résultats suivants montrent qu’en cas de coup dur, le principal recours sera la famille avant les amis. Toutefois, on peut imaginer que les amis sont géographiquement plus proches que la famille puisque le réseau social des amis se reconstitue aux différentes périodes de la vie et des déménagements, alors que la famille reste souvent ancrée géographiquement.
Conclusion : l’isolement, une urgence sociale chez les parents !
Considérées comme un moindre mal, nécessaire, pour limiter la propagation du virus, la réduction de la fréquence des contacts s’est toutefois accompagnée de diverses conséquences préoccupantes pour le tissu social : la diversité et la pluralité des réseaux relationnels se sont réduites et les liens « faibles » ont été effacés, entrainant des enjeux pour la cohésion sociale.
Les parents sont particulièrement touchés, au-dessus de la moyenne nationale, avec 27 ou 28% de ménages isolés ; Les conséquences sont sévères :
- moins de lien et plus d’isolement pour les parents,
- plus d’isolement social pour les enfants,
- moins de mixité et de connaissance des autres et
- moins de perception de la diversité de notre société.
Tisser du lien entre les familles ne se commande pas, il faut que les familles trouvent un vrai bénéfice à court terme et c’est ce qu’Airbabysit ambitionne. Avec notre application de garde d’enfants collaborative et gratuite entre parents, nous voulons aider les parents dans leur vie courante, en leur fournissant un système de garde d’enfants occasionnel gratuit ; nous voulons aussi les amener à retisser du lien social à l’occasion des échanges de service et du temps libre obtenu. Vous pouvez visiter notre page dédié aux collectivités en cliquant ici.
Les sources : L’essentiel de cet article est tiré des références suivantes
- La page de la Fondation de France
- L’étude complète de 2021 du Crédoc pour la fondation de France
- Insee : les familles en 2020 : 25% de familles monoparentales, 21 de familles nombreuses
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