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44% de travailleurs en horaires atypiques, vous y croyez ?
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L’organisation du travail se transforme au fil de l’évolution de la société. Il y a un siècle apparaissait le congé de fin de semaine et désormais quelques entreprises instaurent la semaine de quatre jours. Depuis 25 ans, le travail en horaires atypiques progresse et très peu d’élus, – et plus généralement de Français-, s’en rendent compte. 

A la demande du gouvernement, la Mutualité française a réalisé en 2021 une enquête sur le travail en horaires atypiques. Elle est la base de cet article et vous trouverez sa référence dans les sources. 

Qu’entend-on par horaires atypiques de travail ?

D’après le code du travail, le travail en horaires dits atypiques est une exception à la règle, ce qui est vague ! Il est classiquement accepté qu’avant 7h du matin, après 19h en semaine et le weekend, le travail est considéré comme horaire atypique. L’étude a eu comme base le mois d’activité des interviewés précédant l’enquête.  

Une part majeure de la population salariée touchée par les horaires atypiques : 44%  !  

Ce qui était avant réservé à une certaine catégorie de salariés (les métiers de la santé, la restauration…) s’élargit désormais ; Les secteurs d’activités touchés sont nombreux et variés : commerçants, vendeurs, caissiers, pompiers, militaires, conducteurs de véhicule, professions médicales, aides à la personne, aides ménagères, agents de sécurité, etc.  Les missions de cadres moyens ou supérieurs, aujourd’hui plus facilement accessibles aux jeunes parents, sont également concernés. 

En France, près de 10,4 millions de travailleurs ont un emploi avec une part d’horaires atypiques dans le mois de travail étudié ; Autrement dit 44% des salariés et 76 % des travailleurs non-salariés exercent tôt le matin, tard le soir, la nuit et le week-end. Les horaires atypiques concernent aussi bien les hommes que les femmes (respectivement 44 % et 43 %). 

35 % des salariés sont concernés par le travail du samedi, et 19 % exercent leur profession également le dimanche. Le travail de nuit concerne 9 % de la population active. 

Il faut noter que le travail en horaires atypiques est souvent variable : pour les entreprises qui ont un besoin régulier (les hôpitaux par exemple), les horaires des salariés changent en permanence, au gré des changements des équipes, des pics d’activités, des remplacements. Certaines industries ont des pics d’activités qui font que la planification est difficile. Pensez par exemple à toutes les activités impactées par de bons résultats lors d’une coupe de monde de football ! 

C’est donc une double peine en termes de garde d’enfants, car non seulement les horaires sont atypiques, mais ils sont aussi irréguliers et parfois même sans préavis.   

Enfin, les besoins des familles concernent non seulement la petite enfance mais aussi les enfants jusqu’à 12 ans. En effet, hors de question de laisser les 4 à 12 ans seuls à la maison à partir de 5 heures du matin ou en soirée ! 

90 % des parents concernés considèrent qu’il est difficile de trouver un mode d’accueil pour leurs enfants ; pourtant cette demande apparait très peu dans les EAJE ; La principale explication est que les crèches ou multi-accueils sont connus pour leurs horaires classiques en semaine, donc les parents dans le besoin ne les contactent pas !   

Quand les parents étaient en horaires décalés, le plus souvent leurs enfants étaient confiés à la famille (grand-mère, tante…), d’autant plus que ces horaires étaient ceux de la vie de famille ; la modification structurelle des familles et la mobilité ont réduit l’efficacité de cette solution et le temps que partage ensemble les membres de la famille. 

Les assistantes maternelles sont la première solution pour les horaires atypiques, mais leur diminution rend la situation critique pour les familles. Le travail en horaires atypiques est donc encore plus un sujet de préoccupation. 

Réussir à concilier vie professionnelle et vie familiale, en dépit de plannings évolutifs et déterminés au dernier moment, devient donc une nouvelle épreuve que doivent surmonter de nombreux jeunes parents. Souvent, les hommes travaillent plus d’heures, ils sont donc moins à la maison et ne parviennent plus à passer du temps auprès de leurs proches, tandis que les femmes réduisent leurs heures, donc leur revenu et leur autonomie financière. Si les employés sont les premiers à en payer le prix, les dommages collatéraux peuvent aussi se faire sentir dans le foyer…  

Horaires standards ou atypiques : peuvent-ils choisir ?  

Les horaires atypiques, par exemple les dimanches et les jours fériés, peuvent apporter des majorations de salaire utiles aux foyers. Il y a donc un dilemme dans les familles entre les bénéfices et les inconvénients de travailler ces jours-là, tout en en sacrifiant du temps familial.  

Le choix des horaires atypiques peut être officiellement libre, mais sérieusement orienté par les besoins financiers de la famille, s’ils ne sont pas imposés par les employeurs. 

Horaires atypiques : Quotidien décalé ?  

Il y a différentes façons de vivre le travail en horaires décalés. 

Dans les familles traditionnelles, les parents choisissent souvent de travailler en « contretemps », un parent acceptant les horaires atypiques, l’autre pratiquant des horaires dit « standards » ; la combinaison facilite l’organisation du foyer pour l’accompagnement des enfants et leur garde. 

Cette option est évidemment exclue pour les familles monoparentales contraintes d’accepter les horaires atypiques pour consacrer du temps aux enfants la journée quand ils sont petits. Certains parents cessent parfois définitivement leur activité professionnelle pour gérer l’éducation de leurs enfants.   

On observe alors que les familles monoparentales sont celles qui ont le plus gros besoin d’accueil de leur(s) enfant(s) en horaires atypiques, puisque le parent responsable assume seul la garde, sans pouvoir faire jouer une complémentarité entre son emploi du temps et celui d’un conjoint. 

Horaires atypiques aux dépens de la vie sociale ? 

Le travail de nuit peut impacter la vie sociale par le rythme inversé qu’il impose. Pour cela, il est recommandé de planifier des week-ends de repos et d’essayer de prendre des repas en commun avec la famille pour permettre les interactions familiales, mais encore une fois cela ne peut concerner tout le monde. La pratique d’activités de loisirs (sports, arts, culture, voire activités associatives) est compliquée à maintenir. 

Le travailleur de nuit doit s’imposer un rythme de vie régulier et équilibré afin de prévenir d’éventuelles conséquences psychosociales qu’un isolement trop important pourrait générer et pour mieux tolérer ce type d’horaires.   

A l’inverse, certains salariés font volontairement le choix de travailler de nuit. Ce choix est motivé par la possibilité de s’occuper plus de leurs enfants en journée, entre les jours de repos. Certains le vivent bien mieux que d’autres et parviennent à s’organiser la journée. Ils arrivent même à retrouver et/ou garder leur équilibre de vie, donc à pratiquer du sport, sortir avec leurs amis… Cependant cela devient plus facile quand les enfants sont plus âgés. 

Ce qu’ils ne disent pas ?  

La fatigue est une des répercussions les plus entendues, impactant aussi bien le physique que le mental. Elle peut provoquer de l’irritabilité, des troubles du sommeil et de l’alimentation et empirer des conditions médicales existantes. Pire, la fatigue rend moins vigilant et donc plus susceptible aux accidents du travail ou de la route.   

Les employé.es aux horaires atypiques sont d’autant plus à risque de vivre les défis du trop bien connu « burnout ».  

Le risque de détérioration des relations conjugales est aussi bien présent. Pour certains parents, l’épuisement les pousse au bout du rouleau, jusqu’à la dépression.   

Rythmes décalés : Qu’en pensent les enfants ?  

Les enfants ne comprennent pas toujours tout. Par exemple, les mères de famille qui travaillent de nuit et sont présentes la journée à la maison ont besoin de temps de sommeil, ce qui les rend indisponibles aux enfants ; ces derniers ont du mal à concevoir cette présence physique associée à une absence affective.  

Autre cas typique, les parents sont moins disponibles pour assister lors des compétitions des enfants, leur raconter des histoires, chanter des chansons : ils perdent plus rapidement patience et ont tendance à se fâcher davantage.  

Les enfants possèdent des capacités d’adaptation extraordinaires : si la famille le vit bien, il le vivra bien aussi, il parviendra à faire avec.  L’enfant peut supporter une désynchronisation de ses rythmes et lieux de vie, des rythmes de présence et d’absence des parents, si ces derniers sont en mesure de le lui expliquer. Pour l’enfant qui est en âge de comprendre, on peut notamment afficher un planning, un semainier, son emploi du temps avec ses activités… 

La conciliation famille-travail, inatteignable pour les parents aux horaires atypiques ?   

Tout indique que oui. Ces pères et ces mères se retrouvent souvent les mains liées face aux employeurs non conciliants. Bien qu’ils soient de plus en plus nombreux, ils sont dans un monde où leur réalité semble oubliée.  

Il faut savoir que moins de 40% sont satisfaits de leur arrangement actuel et que 68 % des parents exerçant leur profession en horaires atypiques déclarent avoir recours à au moins 6 modes d’accueil différents pour leur(s) enfant(s) !  

Ils composent avec des gardes d’enfants plus compliquées et qui demandent beaucoup d’organisation, sauf pour les plus aisés qui peuvent engager une assistante parentale. Les parents jonglent donc entre des demandes répétées à la famille et aux voisins pour dépanner, EAJE ou assistantes maternelles, etc. Ce rythme est synonyme de plus grande précarité et, parfois, une santé perturbée.  

Bien que peu de données statistiques existent sur les besoins d’accueil en horaires atypiques, notre article est destiné en premier lieu à vous, porteurs de projets, employeurs et acteurs du territoire, désireux de vous saisir du sujet des horaires atypiques et de faire évoluer ou de développer les solutions offertes aux familles. Sans solution d’accueil pour leur(s) enfant(s) compatible avec leurs ressources, les parents, qu’il s’agisse d’une famille monoparentale ou non, peuvent être contraints de prendre un congé parental « forcé », ou de décider de ne travailler qu’à temps partiel. Il y a donc un risque réel d’éloignement du monde du travail, de perte de revenu.  

Il est temps d’agir et permettre aux parents de poursuivre leur activité professionnelle, aux enfants de rester ouvert à la culture et au sport, aux mères et pères de ne pas renoncer à leur emploi, aux entreprises et institutions publiques de conserver et/ou d’attirer leurs salariés et agents. L’enjeu est également, pour vous décideurs locaux, de lutter contre la précarité économique de vos administrés et de favoriser l’attractivité de vos territoires.  

En résumé

Le travail en horaires atypiques touche presque la moitié des salariés et plus de la moitié des non-salariés travailleurs, et concerne les matins tôt, les soirs tard, les nuits, les samedis et les dimanches ! En outre, le travail en horaires atypiques est irrégulier, parfois peu planifiable et souvent ne relève pas du choix des parents ! Les horaires atypiques sont difficiles à gérer intrinsèquement (fatigue, désocialisation mais aussi intérêt économique…) et sont surtout un casse-tête pour la garde des enfants. Le besoin inclut les enfants jusqu’à l’âge de 12 ans. Cette évolution des besoins est très peu vue des collectivités car les demandes ne remontent pas et la situation va s’aggraver avec la réduction de l’offre d’assistantes maternelles. 

L’étude de la Mutualité française, dont nous rapportons ici le contenu, est un gros document de 72 pages, qui comporte d’une part le panorama résumé plus haut, mais également une grande série d’exemples de services mis en place par des collectivités, des associations, des employeurs qui peuvent servir à orienter votre offre. Nous vous invitons donc à lire cette seconde partie que nous résumerons plus tard  ! 

La solution proposée par Airbabysit est complémentaire !  

Airbabysit est avant tout une solution de garde d’enfant ou d’accompagnement complémentaire. Nous voyons à quel point Airbabysit est utilisé par les familles dans des contextes différents  : dépannages de dernière minute, parents en couple qui veulent retrouver du temps à deux ou avec des amis, enfant unique qui a besoin de compagnie, parents qui veulent reprendre le sport, parents solos qui ont besoin de souffler, ont besoin de quelques heures de garde en semaine pour suivre des cours ou encore mamans en congé parental, isolées de leur réseau professionnel et qui dépriment en tête à tête avec leur enfant… 

Airbabysit ne prétend pas être une solution pérenne pour les horaires atypiques, mais l’échange de service entre parents peut être complémentaire de l’existant avec 3 caractéristiques : c’est très flexible, les frais de gardes sont nuls et la réactivité d’un groupe de parents proches peut-être majeure.  

Consultez notre page et demandez une présentation : l’entraide des parents, c’est le moyen d’aider tous les parents de votre collectivité et particulièrement les parents solos et parents en horaires atypiques  !

L’étude de la mutualité française : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/guide-horaires-atypiques-seef.pdf