L’accès à la culture est un sujet traité de longue date !
L’accès à la culture est un sujet multifactoriel complexe dont les fondamentaux sont traités depuis des années, par le soutien à la création et l’éducation artistique en particulier. Le budget du Pass Culture croit de manière significative et renforce la conquête de nouveaux publics ; Toutefois la structure sociale de notre pays a considérablement évolué, sans adaptation aux familles monoparentales. Je vous propose donc quelques pistes.
Soutenir l’offre de création, c’est fait : la plupart des villes, départements, régions en plus de l’état y consacrent un budget. L’éducation artistique et culturelle passe par l’Education nationale ; par ailleurs des troupes, des institutions, des chefs d’orchestre, etc. organisent des concerts commentés, des rencontres avec les metteurs en scène… La barrière financière à l’art et la culture est faible en France, avec les musées publics gratuits pour les moins de 25 ans, avec des places à l’opéra dès quelques euros… L’obstacle “physique”, -distance ou temps-, reste surement une réalité pour des territoires ruraux ou semi ruraux, mais les salles sont loin d’être pleines en grandes agglomérations. L’information du public est faite et les nouvelles technologies permettent d’améliorer encore ce sujet.
La culture tout seul ou en groupe ?
La concurrence du digital est certaine, mais j’ai la perception que la concurrence est décalée ; En effet, qu’est-ce qui fait la différence entre Netflix et le spectacle vivant ou la salle de cinéma ? C’est le groupe ! Mon expérience m’indique que la VOD est essentiellement une consommation de facilité, individuelle, amenant éventuellement au « binge watching » c’est-à-dire regarder seul, épisode après épisode, les séries ; cette consommation conduit à l’isolement ! A l’inverse, le théâtre, le cinéma, le concert le cirque … sont des sorties en groupe qui nécessitent un effort, mais apportent bien d’autres choses, en particulier du contact social et de la convivialité.
Le graphique suivant est tiré des enquêtes mensuelles du Centre National du Cinéma, sur l’âge du public dans les salles ; que voyez-vous ?
La désaffection des jeunes qui, avec les années, délaissent le cinéma ? Pour ma part, je vois plutôt les jeunes parents qui essaient de construire leur vie professionnelle et familiale et qui n’ont plus le temps ou les moyens d’aller au cinéma.
L’étude américaine du National Endowment for the Arts [1] indique que :
« 54% des Américains adultes ont assisté dans l’année de l’étude à un spectacle vivant (musique, théâtre ou danse) ou une exposition. 13% supplémentaires étaient intéressés mais n’y sont pas allés.
La motivation la plus courante pour assister à un spectacle est le lien social : y aller en groupe en famille ou avec des amis.
Cela est particulièrement vrai pour les personnes assistant à des spectacles : 76 % des spectateurs ont mentionné la socialisation parmi les raisons de leur présence, et plus de la moitié des spectateurs étaient accompagnés d’un ou plusieurs amis lors du dernier événement auquel ils ont assisté.
En revanche, 88 % des visiteurs d’expositions ont déclaré vouloir apprendre de nouvelles choses. Alors que 68 % des visiteurs d’expositions ont cité la socialisation parmi les raisons de leur présence, seuls 37 % des visiteurs d’expositions étaient accompagnés d’amis.
Le manque de temps est l’obstacle à la fréquentation des arts le plus souvent cité.
Près d’un non-assistant intéressé sur trois – c’est-à-dire un adulte qui a manifesté son intérêt pour une exposition ou un spectacle donné, mais qui n’y a finalement pas assisté, ni à l’un ni à l’autre au cours de l’année écoulée – a cité le manque de temps comme le facteur le plus important dans sa décision.
Les parents de jeunes enfants ont massivement cité le manque de temps comme la raison la plus importante pour laquelle ils ont choisi de ne pas assister aux expositions ou aux spectacles qui les intéressaient pourtant. Près de 60 % des parents d’enfants de moins de six ans ont déclaré qu’il s’agissait de la principale raison de ne pas assister à l’exposition. »
Les à-côtés sont les frais principaux : il faut s’en occuper !
Il me semble que les politiques d’accès à la culture oublient totalement que 25% des familles sont monoparentales n’ont pas le temps ni les moyens de sortir. En mars, l’Insee indiquait qu’à 85% les monoparentaux sont des femmes, et que 1/3 sont sous le seuil de pauvreté. La principale inquiétude de la CNAF est l’absence de répit pour ces parents (jamais un instant libre entre enfants, boulot et fonctionnement de la maison). Pourtant ces parents sont ceux qui ont le plus de besoin de se changer les idées, de sortir de leur routine et d’avoir du temps pour tisser du lien social. Cette fraction de la population est visible, mais pas prise en compte dans l’accès à la culture (environ 1 million de parents et 2.5 millions d’enfants de moins de 12 ans).
Notre estimation chez Airbabysit est qu’au-delà des familles monoparentales, 65% des familles (traditionnelles + monoparentales) avec des enfants de moins de 12 ans n’ont pas les moyens de payer du babysitting ou n’ont pas l’aide des grands parents pour garder les enfants. Pour vous donner un ordre d’idée, cela représente environ 3.4 millions de parents et 8.4 millions d’enfants : 12 millions de personnes, les 2/3 de la classe d’âge !!!
Quand on parle de la faible barrière financière du spectacle subventionné en France, c’est une réalité, mais pour les parents, les coûts sont dans les “à-côtés” : 3 heures de babysitting à 10€ ajoutées aux transports, c’est une dépense inaccessible pour ces familles : cela fait un coût d’entrée au cinéma à 45 € minimum pour un couple ! En conséquence pour gagner des nouveaux publics, il faut aller plus loin que les politiques actuelles.
Pour mémoire, la garde d’enfants est avant tout la responsabilité des femmes (85% des cas) et les femmes sont les passeurs de culture.
Alors gommer les principaux freins à la sortie des parents me parait clé dans l’accès à la culture : les parents doivent avoir confiance dans les gens qui garderont leurs enfants et les frais de garde doivent être nuls. C’est exactement ce que propose Airbabysit : faire garder ses enfants par des amis (la confiance) en échangeant des services (gratuité de la solidarité).
Donner l’accès et l’envie aux passeuses de culture !
Pour les activités culturelles extérieures, le bonheur est de sortir collectivement (avec des amis…) ; Pourquoi ne pas faire des tarifs « sortez entre amis », pour 4 personnes ou plus ?
65% des parents n’ont pas les moyens d’accéder à la culture et leurs enfants non plus !
Il est critique de fournir un mode de garde pour donner accès à ces 3,4 millions de parents car ils doivent jouer leur rôle de passeur de culture à leur 8 millions d’enfants ! Airbabysit offre cette solution aux collectivités et permet de connaitre les profils des parents et des enfants, donc de cibler l’offre de loisir la plus proche et la plus adaptée pour les conduire vers la culture.
Pour mémoire, Airbabysit passe en statut ESS et en société coopérative d’intérêt collectif, avec une catégorie « collectivité » ; nous espérons donc avoir des sociétaires actifs dans la culture !
[1] https://www.arts.gov/sites/default/files/when-going-gets-tough-revised2.pdf
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