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3 heures quotidiennes d’écran pour les tout-petits ! Ne faut-il pas combiner information, accompagnement et propositions alternatives ?
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Le numérique s’est largement développé, jusqu’à devenir omniprésent dans notre quotidien, y compris pour les enfants. Les tablettes électroniques ont même détrôné la Barbie et deviennent les « jouets » les plus vendus pour les enfants ! 

Alors que faut-il penser de ce boom technologique chez nos enfants ? Quels sont réellement les dangers d’une surexposition aux écrans ? Les collectivités ont-elles un rôle à jouer dans ce domaine ? Voici quelques éléments d’un bilan récent et quelques pistes !

Malgré les recommandations, il n’y a pas de progrès

Il existe de très nombreuses études menées depuis une dizaine d’année ; il est évident que les recommandations de limitation ne sont pas suffisamment appliquées et que la situation ne s’améliore pas.

Une étude réalisée en juillet 2021 par l’institut IPSOS à la demande de l’UNAF, de l’observatoire du numérique et avec le soutien de Google, analyse le temps passé sur les écrans en fonction des différentes tranches d’âge et des différents supports. 

L’exposition croit avec l’âge des enfants et c’est le portable qui remporte la palme du temps d’exposition le plus élevé avant l’entrée au collège. Les temps d’écran des moins de deux ans sont particulièrement alarmant avec une exposition cumulée de 3h11 par jour ! 

Les tout petits sont très exposés, et ce quel que soit le moment : les temps d’exposition des jours de week-end et des jours de vacances sont assez comparables aux plus de trois heures d’écran déclarées en semaine. Il est également indiqué par 13% des parents que leur enfant de moins de 2 ans utilise un smartphone dans sa chambre, 15% qu’il utilise une console dans sa chambre et 16% un ordinateur.

Les plus grands ne sont pas en reste non plus, les temps de sport et de lecture des 11-14 ans s’écroulent et les ados passent en moyenne plus de 8 heures par jour devant un écran

Des risques avérés pour les enfants 

La science ne dispose pas du recul nécessaire pour connaître précisément les effets à long terme d’une exposition précoce et intensive aux écrans. Malgré tout, on sait tout de même que trop ou mal utilisés, les écrans peuvent être dangereux pour la santé.  

L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) met ainsi en garde contre une exposition excessive aux écrans dès le plus jeune âge, qui pourrait causer des troubles de la mémoire, du sommeil, ou de l’attention ; l’isolement social, la dépression, le manque d’activité physique ou encore l’obésité sont aussi des préoccupations. 

Ce qui se passe ailleurs

Les Chinois ont annoncé depuis deux ans des limitations drastiques des écrans par les mineurs : interdiction des jeux vidéo en ligne en semaine et limitation à 1h par jour, les vendredis, samedis et dimanches[1], soit trois heures par semaine, limitation assortie à l’obligation d’une reconnaissance faciale du joueur. La version chinoise de TikTok limite le temps d’accès des adolescents à 60’ quotidiennes.

Aux USA la situation est similaire à ce qui se passe en France ; toutefois, il est frappant[2] de noter que les dirigeants d’entreprises de la Silicon Valley envoient leur progéniture dans des écoles spéciales comme la Waldorf School, où ils ne côtoient presque pas la technologie jusqu’à l’adolescence : même les enfants de Steve Jobs n’ont pas le droit d’utiliser un Ipad à la maison !

Quelles mesures prendre en France ?

Pour limiter les risques de dérive de leurs enfants face aux écrans, les parents doivent leur apprendre dès leur plus jeune à bien s’en servir et respecter quelques principes. Des règles et conseils sont diffusés depuis des années par les CAF, des organismes de santé, des associations engagées… 

La règle des 3 – 6 – 9 – 12 

Définie par Serge Tisseron en 2007, elle instaure des limites en fonction de l’âge de l’enfant : 

  • Avant 3 ans, pas de télévision ni d’écrans non interactifs 
  • A partir de 3 ans, la télévision peut être introduite mais avec modération et dans le respect de certaines règles.
  • Entre 3 et 6 ans, pas de console de jeu personnelle et des règles fixées sur les moments et durées de connexion autorisée.
  • Entre 6 et 9 ans, un temps d’écran fixé par les parents avec la possibilité́ pour l’enfant de le repartir comme il le souhaite, en veillant à maintenir du temps aux activités déconnectées.
  • A partir de 9 ans, une initiation à Internet avec les parents qui doivent sensibiliser leurs enfants sur les dangers du web. Il convient toujours de fixer une durée autorisée en laissant l’enfant la répartir comme il souhaite entre les différents écrans.
  • Après 12 ans, la possibilité́ pour l’enfant de surfer seul sur Internet à condition qu’il ait bien intégré́ les risques liés à cette pratique et que les parents définissent avec lui un cadre. 

Des messages complémentaires sont diffusés sur des thématiques d’encadrements, comme 

  • Faire prendre conscience de l’utilisation des écrans (il y a pleins de formats), 
  • Amener à réduire le temps d’utilisation,
  • Protéger et sensibiliser sur les contenus inadaptés.

Accompagner les parents dans l’encadrement

Très récemment, l’Etat vient de mettre sur pied un site pour accompagner les parents dans la mise en œuvre de ces mesures, associé à une campagne de sensibilisation : comment installer le contrôle parental sur vos ordinateurs et consoles, paramétrer le filtrage de certains contenus sur les réseaux sociaux ou encore limiter le temps d’écran ? https://jeprotegemonenfant.gouv.fr/

Un quizz sur la situation familiale (âges des enfants, équipement en écran, utilisation…) permet d’orienter les parents sur les mesures à prendre ; certaines sont techniques donc relativement simples à installer, comme le contrôle parental. D’autres visent le comportement des enfants et des parents et « redresser la barre », autrement dit ramener des jeunes qui ont pris de mauvaises habitudes n’est pas toujours facile. Le site sert donc autant à prévenir qu’à remédier.

Pour éviter l’utilisation des écrans ou pour remplacer le temps des écrans, promouvoir d’autres solutions est également bénéfique.

Des alternatives agréables pour compléter.

La capacité d’attraction des écrans est évidemment pratique pour occuper les enfants quand les parents sont indisponibles. Il existe des alternatives également efficaces et certaines sont même gratuites et étonnamment éducatives :

  • France Inter a développé des podcasts et des séries audios pour petits et grands : histoires d’aventures, émissions sur les sciences et la nature, contes et fables… Un moyen bien utile d’occuper les enfants en leur faisant développer leur créativité. https://www.radiofrance.fr/podcasts/enfants

En outre, les médiathèques, les ludothèques, les Lieux d’Accueil Enfants-Parents, les centres socioculturels… sont des ressources pour les familles, mais il faut pouvoir emmener les enfants.

Airbabysit, un moyen de socialisation des enfants

Pour occuper les enfants, les amuser et les garder en bonne santé, rien de mieux que le sport ou les activités culturelles. Nous sommes conscients que certains parents n’ont pas le temps d’accompagner leurs enfants à leurs activités ou de sortir avec eux le mercredi après-midi ou le week-end.

Airbabysit permet d’échanger des gardes mais aussi des accompagnements entre parents, au sein d’un réseau de confiance. Ces derniers peuvent s’organiser avec les autres parents et se répartir les accompagnements à l’école, aux activités sportives ou culturelles. En gardant d’autres enfants, les enfants peuvent jouer avec leurs amis et sortir la tête des écrans ; ce dernier point nous est particulièrement demandé par les familles avec un enfant unique. Echangez des gardes pour que vos enfants jouent ensemble au foot, construisent une cabane ou aillent au cinéma. A plusieurs, les enfants auront moins tendance à se plonger dans les écrans pour s’occuper !

Le lien social et l’interaction constituent une base importante de la construction sociale des enfants ; les clubs de sport, de loisir, les conservatoires… sont disponibles pour recevoir les enfants et les sortir des écrans de manière ludique. Il est donc important de considérer la « vieille » offre comme une alternative majeure, disponible. Les collectivités utilisent Airbabysit pour promouvoir les offres sportives et culturelles de la ville, tant aux enfants qu’aux parents. 

Consultez notre page et demandez une présentation : l’entraide des parents, c’est le moyen d’aider tous les parents de votre collectivité et particulièrement les parents solos et parents en horaires atypiques. Sortez les enfants des écrans et faites-les jouer ensemble et aider les à retrouver le chemin du sport et de la culture !


[1] https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/la-chine-va-limiter-les-jeux-en-ligne-a-3-heures-par-semaine-pour-les-mineurs-20210830

[2] http://kipthinking.com/%E2%80%8B%E2%80%8Baddiction-des-jeunes-aux-ecrans-et-si-la-france-sinspirait-de-la-chine/