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Parents isolés : constat amer d’une situation alarmante
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parents isolés

Le thème de l’isolement a plus d’un gros titre à son palmarès. S’il est souvent adjoint à la condition des personnes âgées, l’isolement n’est pas le monopole d’une tranche d’âge précise mais bien un mal grandissant qui sévit sur une plus large partie de la population, dont les parents isolés. L’INSEE indique, déjà en 2015, que les personnes se déclarant isolées de leur entourage et de leur famille (soit 3% de la population) ont 30% de chance en moins d’obtenir de l’aide lorsqu’ils le sollicitent.

Mais au fait, qu’entendons-nous par « isolement social » ? Contrairement à la solitude, qui est un état de fait,l’isolement social qualifie cette situation de souffrance liée au manque de relations sociales. Car oui, même à la tête d’une famille nombreuse, les parents peuvent ressentir cet isolement.

Pour les parents isolées, le temps libre est une denrée encore plus rare !

On le sait : les enfants, c’est de l’énergie et du temps -et de l’argent-, d’accord. Temps et énergie que les parents ne mettent plus directement à leur profit. Les grands perdants de l’équation ? Les loisirs et, donc la sociabilité.

Alors oui, il en existe. Des bébés passe-partout, des enfants 4×4 à l’aise sur tout-terrain, qui permettent de préserver une partie de votre vie sociale, mais c’est rare. Et non, ce n’est pas nécessairement de votre faute ou de celle de votre descendance, si vous n’êtes pas dans ce cas. Et malgré le fait que certains mettent tout ou partie de leur vie sociale de côté au profit de leur foyer, tout ne dépend pas que du libre arbitre des parents.

Le contexte économique des parents isolés

C’est la crise, ma bonne dame !

Les difficultés économiques ont posé le décor durant les années 90. Crise économique et écologique, paupérisation, et autres termes alarmants ont impacté la majeure partie des secteurs. En conséquence, un revenu disponible qui recule pour la plupart des foyers. Ce contexte amène souvent les familles à amputer en priorité le poste de dépenses Loisirs & Sorties

Avec lui, son lot de frustrations : moins de petits plaisirs, moins de dépenses coups de cœur, moins de sorties. Parmi les dépenses liées aux loisirs, l’INSEE indique que le poste “Services culturels et récréatifs” a reculé de 23.9% en 2020 – une baisse également aidée par la crise du COVID. Ce poste représente malheureusement un des plus gros potentiels de sociabilité.

Et comment parler de frustration sans évoquer celle-ci : ne pas se sentir en mesure d’offrir à nos têtes blondes la même qualité de vie que nos parents nous ont offerte. La frustration est réelle, mais la comparaison n’a pas lieu d’être. Dans un contexte complexe, vous serez les héros de demain : ceux qui ont vécu avec la crise, coûte que coûte.

Tournez manège

Devenir parent implique souvent un changement d’entourage pour diverses raisons.

Nous avons déjà le cas du congé maternité (et parentalité) qui nous soustrait aux personnes qui nous entourent au quotidien – notamment les collègues. Soit, c’est souvent vu comme un entourage “subi”. Mais ils restent dans le top 3 des personnes que l’on fréquente le plus. Et après quelques semaines à la maison, même les blagues de Fredo de la compta peuvent nous manquer.

On peut aussi s’éloigner de nos amis lorsqu’on se retrouve les premiers à devenir parents. A moins que ce ne soit l’inverse ? Moins de ressources, des sujets de conversation et d’inquiétude qui divergent : c’est assez naturellement que le fossé se creuse et que les liens se distendent.

Ces changements sociaux s’amplifient parfois avec la nécessité d’un déménagement, pour des questions de logistique (se rapprocher d’une école, trouver un cocon plus fertile à l’épanouissement de la famille)… ou de budget. En effet, parmi les raisons souvent invoquées lors d’un déménagement, la quête d’un nouvel emploi. Si l’herbe est parfois plus verte dans la région voisine, l’adoption d’un nouvel espace de jeu grandeur nature ne simplifie pas toujours la vie des parents : rupture avec les liens familiaux, nécessité de se reconstruire un nouveau réseau de proximité.

La peur du jugement

Parentalité positive, parents « hélicoptères », communication bienveillante. Des concepts sur-médiatisés teintés de bienveillance qui laissent pourtant entrevoir une réalité bien connue de tous : l’Enfer est pavé de bonnes intentions.

« Regarde, sa petite fait de la trottinette sans casque”, “Tu te rends compte? Ils font l’école à la maison”, « Tu fais comme tu veux, mais si j’étais toi… » Des petites remarques assassines qui suffisent à vous ériger au titre de pire parent de l’année.

Comme souvent au 21ème siècle, le libre arbitre et la mesure ne sont pas toujours de rigueur. A l’heure des réseaux sociaux, le monde se divise en deux : on est pour ou contre, on défend ou on condamne. En conséquence, la parentalité elle-même devient clivante.

Si ces jugements hâtifs ne devraient pas nous toucher, force est de constater qu’ils peuvent nous marquer, écorner nos convictions… et contribuer à notre isolement.

Covid, du confinement à l’isolement, du cadre sanitaire à la bride sociale

Évidemment, on ne peut évoquer le sujet de l’isolement sans parler de notre récent champion dans la catégorie « Destruction de liens sociaux » : la COVID. Non content du danger qu’il représentait pour la santé du porteur, il s’est vu attribuer une note de contagion redoutable. Ce dernier a jusqu’à aujourd’hui imposé des confinements et couvre-feu fréquents qui rompent toute ambition (déjà bien impactée par les facteurs précédemment cités) de créer du lien social.

Un coup de grâce pour notre sociabilisation : plus un lieu peut créer des liens entre les personnes, plus il devient dangereux et infréquentable. La rencontre avec les membres de notre cercle social, même le plus restreint (parents, grand-parents…), a été parfois impossible. Le travail bouleversé, le télétravail précipité, les entreprises contraintes de licencier… Notre addiction sociale a été temporairement sevrée de force par le confinement. Ces tensions ont quelques fois fragilisé nos relations avec notre entourage, même le plus proche.

Un an et demi à fuir le covid, c’est long ; et fatalement on s’y habitue. Les automatismes de distanciation sociale sont assimilés. La notion d’anxiété sociale s’est incrustée dans nos vies. Et pour recréer du lien, il faudra certainement se faire violence, et composer avec les répercussions de la crise sanitaire.

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Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/5396607
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4205228