Après une première phase de déconfinement qui ne ressemblait pas franchement à un déconfinement, avouons-le, l’espoir semble renaître autour de la date fatidique du 19 mai. La promesse ? Les terrasses rouvrent (ça c’est l’info la plus importante) ! Mais les salles de sport et les lieux de divertissement également, et ce jusqu’à 21h. Et ce n’est que le début !
Alors, en tant que parent un poil crispés après un an de télétravail avec les mômes qui trainent dans nos pattes, on se prend à rêver d’une bière au soleil avec les copains. D’une sortie ciné en amoureux. Ou même d’une virée shopping, tiens.
Dans la théorie, l’idée est séduisante, mais dans la pratique, on sent bien que l’exercice est périlleux, entre maîtrise des coûts et recherche de baby-sitter en urgence.
Sortir quand on est parent, oui. Mais à quel prix ?
Si l’on est tenté de penser que le télétravail et la fermeture des commerces a eu un impact plutôt positif sur le pouvoir d’achat des ménages, l’enthousiasme est de courte durée. Flambée du chômage partiel, pertes d’emploi, inactivité pour certains secteurs particulièrement touchés par la crise sanitaire : tous les ménages n’ont pas été épargnés par les effets secondaires du Covid.
Alors, quand les fins de mois relèvent du casse-tête, on y réfléchit à deux fois avant de se lancer dans une sortie – même si on sent bien qu’au fond, on en a vraiment bien besoin de cette séance de cinéma. Prenez le prix du ticket (ou du demi en happy hour, c’est selon les goûts), ajoutez à ça un petit casse-croûte pour la route et les frais de baby-sitter et vous obtenez… une sortie assez onéreuse. Et quand le prix de la sortie tout en légèreté avoisine le coût des courses pour la semaine, le constat est assez clair : les calculs ne sont pas bons, Kevin.
“Je peux pas ce soir, j’ai poney. Et je tousse”
Allez, tant pis, c’est décidé : on se serrera la ceinture, mais cette sortie, vous y tenez – et vous avez bien raison ! Maintenant, il ne vous reste plus qu’à trouver un mode de garde pour vos petites têtes blondes. Félicitations, vous êtes arrivés au boss final de l’organisation !
On commence par demander à qui ? La nounou ? Oui mais après 19h, en plus des 39h hebdomadaires, ça ne sent pas la majoration ? Sans parler des indemnités repas ? Bon, mauvais calcul. Passons alors à la babysitter et ses 10 euros horaires. Pas encore la solution idéale d’un point de vue financier. Et les amis alors ? Deux heures de temps libre contre une bouteille pas trop chère dénichée dans la supérette du coin, c’est un bon deal, non ?
Oui, mais…
Dans la théorie, les copains sont d’accord. Eux aussi sentent bien que vous avez besoin de faire un break. Dans la pratique, ils entendent aussi bien que vous les sirènes du déconfinement ou de la nouvelle série qui vient de débarquer sur Netflix. C’est alors que l’Excuse, avec un “e” majuscule, arrive sans crier gare : “C’est pas que je veux pas, mais je tousse et je me sens pas trop bien, j’ai peur d’avoir le Covid. Dans le doute, tu comprends…”. Ou la variante “J’ai un copain d’un copain qui connaît un cas contact qui…”.
Ah oui, c’est vrai. Le Covid a également lancé une nouvelle tendance : les excuses souvent bidonnées, que vous pouvez difficilement contrer. Vous n’allez pas prendre le risque de créer un cluster, quand même ?
La charge mentale à l’épreuve des sorties
Maîtrise du temps et des coûts, organisation musclée pour les gardes : au final, la joie que vous vous faisiez de sortir laisse place à du stress et de la frustration. Du stress parce que ces deux petites heures de liberté deviennent impossibles à organiser. Et de la frustration parce que vous sentez bien que vos plans finiront par tomber à l’eau.
Et si vos amis sont taquins (ou complètement inconscients), peut-être même qu’ils oseront vous envoyer un selfie de leur soirée en vous disant “ce sera pour la prochaine fois !” alors que vous, vous êtes en train de lire pour la 164ème fois l’album de Tchoupi au petit dernier. Ce sera une maigre consolation, mais au final, dépenser autant d’énergie pour quelques heures, est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Et est-ce que vous auriez vraiment apprécié cette sortie, au bout du compte ? C’est bien là l’effet pervers de la charge mentale.
La solidarité entre parents, la clé pour s’en sortir (et enfin sortir !)
Attachez vos ceintures, nous nous apprêtons à enfoncer une porte ouverte à grands coups de savate ! Savez-vous qui a les mêmes envies et besoins que vous, et qui rencontre les mêmes difficultés ? Les autres parents !
Incroyable, non ?
Pourtant, les échanges de gardes entre parents sont loin d’être connus – ni pratiqués d’ailleurs.
En tant de crise, le concept de solidarité est partout, mais pas toujours là où il est le plus évident. Se serrer les coudes entre parents, c’est indispensable. D’une part pour mettre fin à l’isolement que l’on peut ressentir lorsque l’on fait face aux défis de la parentalité ; et d’autre part parce que, entre parents, on est plus à même de s’entraider les jours où tout va mal. Et même les jours où ça va plutôt bien, d’ailleurs ! Quand vous souhaitez sortir un peu, par exemple.
Pour en revenir au sujet qui nous hante depuis 5 minutes (au moins) : et si l’on confiait nos enfants à d’autres parents, le temps de se faire une petite sortie ? C’est peu onéreux voire complètement gratuit, et simple à orchestrer – enfin, seulement si vous utilisez l’application Airbabysit. Plutôt que d’appeler tout votre répertoire en vain, l’application vous permet d’envoyer votre bouteille à la mer auprès de votre réseau de parents. S’ils sont disponibles, ils prennent en charge la garde. Et pour assurer l’équité entre les gardes, un système de points est mis en place. On se lance ?